Suite à notre demande de rendez-vous datant du 13 novembre, une délégation de CAP Loup a été reçue le 9 février par Michel Delpuech, préfet de région Auvergne-Rhône-Alpes et coordinateur national du Plan loup 2013-2017. Avec lui étaient présents les représentants de la DREAL (direction de l’environnement) et de la DRAAF (direction de l’agriculture). Ce rendez-vous faisait suite à celui que nous avait accordé son prédécesseur en janvier 2015.
Nous avons exposé au préfet Delpuech nos constats sur la politique de gestion du dossier « loup » qui s’est encore aggravée depuis l’an dernier. Une chasse aux loups est menée au risque de mettre en péril la croissance d’une population encore faible. Les tirs n’ont pas d’effet positif sur la protection du bétail car les troupeaux insuffisamment protégés continuent d’être attaqués. Les subventions pour la protection et les indemnisations en cas de prédation sont données aux éleveurs sans qu’ils soient obligés de protéger leurs troupeaux. Enfin, il n’y a pas d’évaluation de la pertinence des moyens de protection subventionnés.
Nous avons fait part au préfet de nos principales propositions en faveur d’une meilleure cohabitation entre les loups et l’élevage : mettre fin aux tirs de loups ; n’indemniser les éleveurs en cas de prédation que lorsque les troupeaux sont correctement protégés ; vérifier sur le terrain la mise en place effective de moyens de protection adaptés ; fournir les bilans détaillés des protections effectivement mises en œuvre ; améliorer les moyens de protection actuellement subventionnés ; améliorer l’accompagnement technique des éleveurs ; développer la recherche de méthodes nouvelles ; valoriser les cas de cohabitation réussie ; condamner publiquement les actes de violence menés par certains éleveurs.
Ces demandes avaient déjà été faites il y a un an au précédent préfet coordinateur du Plan loup, Jean-François Carenco. Force est de constater qu’elles n’ont pas été suivies d’effet. Le préfet Delpuech a même insisté sur la volonté de l’État de continuer à « réguler » les populations de loups ! Pourtant, cette « régulation » est en contradiction avec le statut « strictement protégé » du loup et avec la nécessité d’atteindre son « bon état de conservation » : les effectifs sont encore faibles au niveau national (moins de 300 en 2015) et l’espèce est encore absente de la plus grande partie de son aire de présence historique.
Nous ne pouvons que déplorer un manque d’écoute de la part des représentants de l’État, alors que la protection des loups est voulue par l’immense majorité des Français. Le préfet Delpuech nous a toutefois indiqué qu’il transmettrait nos propositions au ministère de l’écologie. Nous le remercions de nous avoir reçus, nous restons vigilants et continuerons à développer nos propositions en faveur de la cohabitation entre les loups et les activités humaines.
Les associations de CAP Loup